L’île de la Réunion est en devenir mégapole sur tout son littoral. La proposition déborde de fait la
stricte dimension du quartier et pose la question des rapports réciproques et constitutifs du naturel
et de l’artificiel dans une ville devenue omniprésente.
La nature brute, voire violente omniprésente à la Réunion doit-elle être repoussée sans cesse plus
loin au coeur de l’île?

Le projet propose au contraire, une relecture de ces espaces comme un des potentiels majeurs pour penser la ville le long de ce littoral. La ville réunionaise peut trouver la nature “sauvage” à sa porte et constituer ainsi de formidables échappatoires à l’artificialité constante en devenir.
La ravine qui borde le site et ses abords verdoyants ne font donc pas l’objet d’une urbanisation
planifiée. La dangereusité du site en temps de forte pluie est respectée et les sols perméables
conservés. Des équipements de loisirs ainsi que les circuits sportifs recherchés par les citadins y
trouvent une place privilégiée.
Pour permettre cette préservation du paysage et de l’écosystème sauvage présent, le projet propose
une construction de la ville sur elle même par adjonction, superposition, infiltration sans transfert de
population.
L’intervention urbaine répond à une logique épiphyte (non parasite) : les espaces crées sont
constitués par la végétation et le bâti, ils révèlent les sites où ils s’installent, les transmutent, mais
ne les détruisent pas. Le vide interstitiel devient un évènement spécifique et autonome en jouant
des porosités et des caractères forts du lieu.
Une attention particulière est portée à l’invention de spatialités tropicales dans les nouveaux
logements crées. Et à une meilleure adaptation au climat des logements existants.