ARCHITECTURE ET PSYCHOLOGIE
Introduction
Marqué par des années de lutte, de guerre et de crises, le Liban regorge d'histoire et de blessures qui, jusqu'à ce jour, affectent le pays sur multiples tableaux.
Que se soit au niveau psychologique ou physique, on peut facilement ressentir l'atmosphère d'un vécu assez douloureux, face auquel le Liban essaye sans cesse de se relever et, surtout, de se reconstruire. Si plusieurs blessures ont réussi à se cicatriser au fils du temps, d'autres persistent et se figent sous formes de plaies qui ont du mal à se refermer.
Des espaces en ruine, des terrains complètement détruits suite à des évènements agressifs, laissant ainsi derrière eux un vide remarquable. Face à un tel paysage, on se pose une serie de questions; Que s'est t-il passé? Depuis combien de temps et pour qu'elles raisons? On parle alors de l'absence d'une présence qui marque l'esprit de l'être humain et le soumet à un questionnement sans fin. L'homme devient témoin de ses propres conséquences et se trouve face à un devoir de reconstruction suite à une destruction dont il est l'auteur.
A travers mes recherches et mon analyse sur la psychologie de l'architecture, Ain el Remmane semblais être une ville typique pour laquelle on se demanderait ces questionnements.
Concept
En effet, la guerre civile au Liban a été déclenchée suite à l’évènement du bus à Ain al Remmane sur l’ancienne route de Saida, divisant ainsi la capitale Beyrouth en 2 parties et plus précisement Ain l Remmane et Chiyah. Issues d’une même culture et d’une identité similaire, ces 2 dernieres partagait avant la guerre un espace de production, espace de culture et residentiel.Mais se sont divisés et ont, jusqu’à ce jour, conserver des tensions continues qui persistent après la fin de la guerre. Il existe uniquement 2 axes routiers qui traversent et lient ces 2 villes, on retrouve ainsi des équipements sur le premier tandis que le deuxième demeure non développé, menant à une déviation vers un terrain précis. C’est donc ce terrain que j’ai choisi d’exploiter tout en valorisant l’axe qui le caractérise.
Ce terrain a connu 3 phrases distinctes :
Architecture
Je me base donc sur le principe de préserver, reconstruire et recréer un nouveau départ, tout en valorisant chacune de ses valeurs dans leur intégralité. Le but de mon projet se divise en 3 parties, une partie qui retrace le passé en citant l'historique de cet espace sous forme de muséographie, une deuxième partie qui reconstruit et cite les 2 villes Ain el Remmane et Chiyah à travers l'expérimentation, pour enfin aboutir à la création d'un espace qui surplomb la totalité du projet et offre au visiteur une vue pleine de découverte.
Pour traduire cela sous forme d'architecture, mon projet prend appui sur le sol en créant l'illusion de 2 volumes qui émanent de la terre et qui, à travers leur développement, s'unissent sous un point d'intersection et continu leur ascension vers le haut sous forme d'une tour. Ce mouvement vers le haut symbolise une volonté de détachement du passé vers un futur meilleur, tout en gardant le lien à travers les racines du projet.
Quant aux deux volumes, ils représentent de part et d'autres Ain el Remmane et Chiyah qui malgré leurs différences dans le passé, laissent derrière eux un point commun, celui d'un espace vide laissé à l'abandon et une histoire qui a marqué les esprits.
Choix Matériaux
Le choix des matériaux vient appuyer la continuité des 3 parties du projet avec un Corten pour la partie inférieure de l'architecture et un mélange de cuivre à l'aspect lisse en parallèle à un vitrage transparent pour la partie supérieure. J'ai également choisi de créer un jeux de transparence légère et subtile à travers des perforations sous forme de dégradé dans la matière cuivré, et cela au niveau des dalles.Cette intervention permet de marquer la silhouette et le mouvement de circulation des visiteurs dans l'architecture qui est justement mis encore plus en valeur par un éclairage percevable par les perforations répétitives.
ABI SAAB Carl
Status: School Project